Il incarne une véritable identité collective, un langage corporel qui unit les générations lors de mariages, de fêtes ou de rites traditionnels. Sa sonorité électrisante, mêlant guitares, percussions et danses effervescentes, transporte ses auditeurs dans un voyage au cœur de la vie communautaire malagasy. La transmission orale, pilier de cette tradition, forge un lien social indéfectible, assurant la pérennité de cette pratique face aux mutations modernes. La date du 10 décembre marque une étape majeure pour Madagascar qui voit ainsi le Tsapiky reconnu à l’échelle mondiale. Avec cette inscription, le pays rejoint un cercle restreint de nations dont le savoir-faire ancestral est officiellement protégé et valorisé. Quatre éléments culturels immatériels malagasy figurent désormais sur la liste de l’UNESCO comme le savoir-faire Zafimaniry (inscrit en 2008), le Kabary (2021), le Hira Gasy (2023), et désormais, le Tsapiky. Une consécration qui honore le Sud-Ouest du pays et marque l’aboutissement des efforts portés par l’équipe du ministère de la Communication et de la Culture depuis mars 2024, depuis la déposition de sa candidature à l’UNESCO. Une fierté nationale qui témoigne de la richesse et de la diversité culturelle de Madagascar, tout en soulignant l’urgence de préserver ces traditions vivantes face à la mondialisation. Pour le Gouvernement malagasy, cette reconnaissance n’est pas seulement un honneur, mais aussi une responsabilité. Elle invite à renforcer les efforts de sauvegarde, de transmission et de valorisation de ces patrimoines immatériels, afin que les générations futures puissent continuer à faire vibrer le rythme du Tsapiky et d’autres trésors culturels. Car, au-delà des notes et des danses, c’est tout un peuple qui célèbre ici son identité, sa mémoire et son avenir.
Sitraka Rakotobe








